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Cuisines des hospices de Beaune


Les hospices de Beaune constituent un lieu touristique incontournable de la Bourgogne. Ils se trouvent à Beaune, à 30 km de Dijon, et sont surtout connus pour la fameuse vente de vin des caves des hospices de Beaune qui a lieu chaque année le 3° dimanche de novembre.

Les hospices de Beaune regroupent deux choses qui en valent le détour :
     le musée de l'Hôtel-Dieu
     les caves des hospices de Beaune

L'Hôtel-Dieu de Beaune


L'Hôtel-Dieu est un musée qui propose à la fois une architecture bourguignonne traditionnelle et une reconstitution précise de l'hôpital tel qu'il était il y a quelques siècles.

On reconnait de loin l'Hôtel Dieu à sa grande flèche qui se dresse au dessus de la ville. Passé l'admirable porche d'entrée, les bâtiments s'articulent ensuite autour de trois cours et de plusieurs dépendances. Quatre bâtiments entourent la cour d'Honneur, ils ont été transformés en musée et sont ouverts au public.

Le musée des Hospices de Beaune regorge de trésors parmi plus de 5000 objets. On y trouve bien sur des peintures mais aussi des tapisseries et tous les objets de l'époque qui ont été remis à leur place comme si le temps s'était arrêté.

Nous nous trouvons ici dans les cuisines de l'hôpital où l'on peut retrouver tous les meubles, tous les pots en porcelaine et les casseroles en cuivre accrochées le long d'un mur. Des paniers en osier sont disposés sur les tables et des mannequins habillés en costume d'époque nous font presque croire que nous sommes entrés dans la cuisine des hospices après avoir fait un bond de 500 ans en arrière et que tout est vivant autour de nous.

Le tableau le plus célèbre qui se trouve dans le musée de Beaune est un polyptyque représentant le Jugement Dernier, il est l'oeuvre de Rogier Van Der Weyden.

Les plupart des meubles, des tableaux et des tapisseries sont présents dans les hospices de Beaune depuis son origine. D'autres sont arrivés suite à des dons souvent effectués par des malades richissimes qui ont été guéris dans cet hôpital. Les meubles se comptent au nombre de 2500 et ils sont régulièrement restaurés et maintenus en état.

Une grande partie des objets que l'on trouve dans l'Hôtel Dieu est constituée par une collection exceptionnelle de pots à pharmacie. Certains contiennent encore les médicaments utilisés à l'époque.

Construction de l'Hôtel-Dieu de Beaune


Les Hospices de Beaune sont l'oeuvre d'un homme, Nicolas Rolin, et de son épouse, Guigone de Salins. Nicolas Rolin était le chancelier du Duc de Bourgogne Philippe le Bon. En 1443 il créa un institution charitable pour les pauvres. C'est ainsi qu'est né l'Hôtel-Dieu de Beaune, sous la conduite des travaux de Jehan Ratheau, maître maçon. La charpente des bâtiments fut construite par quatre maîtres charpentiers beaunois : Symon Bernier, Guillemin Dudet, Guillaume La Rate et Jehannin Serreau.

En 1443 nous sommes en plein milieu de la guerre de 100 ans qui sévit dans les campagnes d'Europe de l'ouest. Elle apporte avec elle malheur et désolation. La famine et les épidémies font des ravages dans les populations paysannes. La ville de Beaune ne fait pas exception et ses habitants sont pauvres et sans ressource.

Nicolas Rolin et son épouse décidèrent alors de créer un hôpital pour les pauvres. Pour son fonctionnement, l'hôpital sera doté d'une rente annuelle qui provient de salines. Comme ressource, il ne peut compter que sur la vigne.

La construction de l'hôpital se termine le 1er janvier 1452, date à laquelle le premier malade y fait son entrée. L'hôpital restera en activité pendant plus de 5 siècles, jusqu'en 1971. Nicolas Rolin décède en 1462.

La réputation de l'Hôpital dépasse largement la population indigente de la ville. La bourgeoisie s'y intéresse et de nombreux dons sont effectués pour embellir les bâtiments et améliorer les installations. Son rayonnement s'étend à d'autres établissements de la région qui se regroupent alors au sein d'une communauté appelée Hospices de Beaune. Seulement quelques décennies après l'ouverture de l'hôpital, l'établissement est une véritable petite ville dans la ville. On y retrouve une hiérarchie, des rites et des luttes d'influence.

Les modifications de l'Hôtel-Dieu de Beaune à travers les siècles


L'Hôtel Dieu de Beaune n'était pas à l'origine tel que nous le connaissons à présent. La Salle Saint Louis, sur le côté nord-ouest de la Cour d'Honneur, sera construite au XVIIe siècle. Elle permet de fermer le carré et ainsi d'améliorer la protection de l'Hôpital contre de possibles intrusions.

Il y avait aussi un pont qui enjambait la Bouzaize et un petit chemin qui la longeait.

Le grand porche d'entrée qui se trouve dans une rue latérale a été construit plus tard. A l'origine il n'y avait qu'une petite porte qui permettait d'entrer dans le potager.

Les Halles de Beaune n'existaient pas à l'époque. Il s'agissait simplement d'une place de marché avec une grange. Les Halles sont rachetées par la ville de Baune à l'Etat en 1829. En 1836, les bâtiments datant du Moyen-âge sont détruits et les nouvelles halles sont construites. Elles ouvrent en 1839.

Un lavoir se trouvait au pied de la cour carrée.

La cour d'Honneur était ornée en son centre d'une croix qui disparue au début du XXe siècle.

Le couvent des Cordeliers se trouvait à l'arrière de l'hôpital. Sa construction remonte à 1268, il est donc plus ancien que l'Hôtel Dieu. Il disposait d'une église et de chapelles. Cet ancien couvent est maintenant traversé par une rue. L'édifice fut vendu en 1796 et les acquéreurs étaient tenus de démolir l'église afin de prolonger la rue longeant l'Hôtel-Dieu. Il subsistait encore les chapelles Saint-Sébastien, Saint-Michel et de la Sainte-Trinité qui furent finalement détruites en 1930 pour y installer un garage. Les vestiges de l'église ont été restaurés entre 1972 et 1976 et ce qui reste du Couvent des Cordeliers est maintenant transformé en cave à dégustation.

A partir du XVIIe siècle, les salles des malades sont réaménagées, ce qui entraine des transformations :
- création de la Salle Saint-Hugues en 1645
- construction d'une grange à grain en 1658
- construction de la Salle Saint-Louis en 1660
- construction d'une nouvelle cuverie en 1660 (elle fut remplacée en 1883)
- aménagement de la salle de réunion en 1745
- construction de la salle d'archives en 1745
- création d'une seconde infirmerie, la Salle Saint-Nicolas, en 1754
- réaménagement du réfectoire des soeurs en 1776
- extension de l'apothicairerie du XVIIe siècle en 1776
- aménagement de la Salle Notre-Dame en 1784
- construction d'une annexe en 1804
- ouverture en 1829 de la Salle Saint-Joseph, la salle des incurables
- prolongation de la Salle Saint-Louis en 1827
- construction des tourelles d'entrée en 1793 et 1853
- les loges pour les fous apparaissent en 1857
- réaménagement de la Salle Notre-Dame en 1886-1891
- construction du pavillon de Bahèzre en 1898-1905

La grande chambre des pauvres a été restaurée entre 1872 et 1878. Le style est alors néo-gothique et tous les aménagements datant du Moyen-âge ont été supprimés.

Les toitures polychromes de l'Hôtel-Dieu de Beaune datent du début du XXe siècle (1902-1907).

Photo publiée le 29-03-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 13-05-2014


Château de Berzé



Photo publiée le 21-07-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 21-07-2014


Les hospices de Beaune


L'histoire de la ville de Beaune commence bien avant la naissance de Jésus-Christ. Les campagnes au milieu desquelles cette ville est construite, appartenaient alors à la nation éduenne, la plus vaste des républiques gauloises. Cette république renfermait dans son sein ce qui fut plus tard les villes d'Autun, de Mâcon, de Chalon-sur-Saône et de Nevers, compris entre la Saône, la Loire, l'Yonne, l'Ouche et la Seine.

Le peuple des Eduens


Bibracte était la capitale des Eduens. La fraction de leur territoire avait gardé dans les premiers siècles de l'ère chrétienne le nom d'Arebrig, expression d'origine celtique, qui semble désigner un établissement de peuplades gauloises entre Arnay-le-Duc et la Saône, appelé Arar par les historiens de Rome.

Mais y a-t-il des ruines, des débris de statues, qui subsistent de cette époque reculée et qui signaleraient l'existence d'une bourgade gauloise ou celtique, où s'élève aujourd'hui la ville de Beaune ? Il ne peut en exister car les Celtes n'avaient pas ou avaient fort peu d'édifices en pierres. Strabon, Vitruve, Polybe et Jules César nous apprennent que cette nation guerrière avait une sainte horreur des grosses murailles. Leurs maisons étaient des tentes, des chariots qu'on enlevait à volonté, ou des cabanes faites de boue et de bois, qu'on pouvait abandonner sans regret. Les Eduens étaient un peuple qui se déplaçait sans relâche, au gré des récoltes, des chasses et des conquêtes.

Naissance de la ville de Beaune


C'est surtout près des sources que les gaulois aimaient s'établir. On peut facilement passer d'une rive à l'autre, les eaux sont pures et limpides, elles ne gèlent pas l'hiver, elles sont toujours fraiches en été, les bois d'où elles sortent sont de précieux abris contre la chaleurs et le froid. Les sources étaient des points de rendez-vous naturels. Dans les temps primitifs, quand il n'y avait ni villes ni villages, quand les hommes venus de l'Orient cherchaient à se poser quelque part, qui avait-il dans nos compagnes comme lieu plus approprié à leur établissement que les sources de l'Aigue et de la Bouzaise ? Ce sont les deux rivières qui traversent Beaune. A l'ouest, les montagnes boisées regorgent de gibier. A l'est s'étend une plaine fertile encadrée par des forêts et perpétuellement fécondée par des sources abondantes. Tournus, Chalon, Alise Sainte Reine, Dijon et Langres, n'offraient pas de pareils avantages ; la politique put les faire naitre ; Beaune est avant tout fille de la nature.

Beaune s'appelait alors Bélen. Le nom fut romanisé en Belenum après la conquête de la Gaule par les romains. A la chute de l'Empire, le nom couramment usité était celui de Belna, qui fut progressivement transformé en Béalne. Dans toutes les campagnes des environs, Beaune était appelé Béâne et Biâne. C'est un nom qui signifie tout simplement « Belles eaux ».

Le XVe siècle à Beaune


Bien des années plus tard, la ville de Beaune a beaucoup prospéré, jusqu'à l'arrivée du XVe siècle. Le XIVe siècle ne fut pourtant aussi bon que ça mais Beaune le traversa sans trop de mal malgré le climat politique qui régnait alors. A cette époque les royaumes chrétiens étaient tous très occupés à se faire la guerre. A peine nés, les États chrétiens recherchaient déjà des hommes et des moyens pour se livrer aux guerres nationales. Il était fini, le temps des croisades et de la chrétienté. Les combats avaient lieu dans nos campagnes.

La guerre de cent ans


En 1346, l'armée anglaise d'Édouard III avait anéanti la noblesse française à Crécy, inaugurant ainsi la ruineuse guerre de Cent Ans qui devait accabler les provinces françaises pendant près d'un siècle. Mais la France connaitra pire encore avec la grande épidémie de peste de 1348 qui fit 25 millions de victimes en Europe et autant en Asie.

L'incendie de Beaune


En 1401, un incendie, qui dura trois jours et trois nuits, dévora les trois quarts de la ville de Beaune. Ainsi commença ce XVe siècle, si plein d'événements monstrueux et de profondes douleurs.

Suite à cet incendie les Beaunois détournent une partie du cours de l'Aigue, qu'ils achetèrent aux chanoines. Ils l'amènent dans la ville au moyen d'un canal direct et d'un aqueduc qui existe encore près de la porte Saint-Nicolas. Les rues sont rafraichies pendant l'été et les toits de Beaune sont protégés en cas d'incendie car il y a toujours de l'eau à proximité.

Les Ducs de Bourgogne


Philippe Ier meurt de la peste le 21 novembre 1361 à l'âge de 15 ans. C'était la fin de la première Maison capétienne de Bourgogne. Trois ans plus tard, le Roi de France Jean le Bon donne à son quatrième fils le Duché de Bourgogne. C'est le début de la dynastie des Valois qui fit la gloire de la Bourgogne avec une série de quatre ducs dont les noms sont encore dans toutes les mémoires de nos jours :
     Philippe II le Hardi
     Jean sans Peur
     Philippe III le Bon
     Charles le Téméraire

Philippe-le-Hardi meurt en 1404. Sa veuve renonce à la communauté de biens en déposant sur le tombeau de son défunt mari ses clefs, sa bourse et la ceinture qui les portait. Les prodigalités du prince l'avaient ruiné. L'église et les communes étaient épuisées. Le XVe siècle commence dans une véritable banqueroute et l'horizon est plus sombre que jamais.

La rivalité avec le Duc d'Orléans


La France est à cette époque sous le règne de Charles VI qui a sombré dans la folie. Charles VI est le fils de Charles V Le Sage, lui-même frère du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Le second fils de Charles VI est Louis de Valois, Duc d'Orléans. Une profonde haine oppose Philippe le Hardi et son neveu le Duc d'Orléans car ce dernier prônait l'intensification de la lutte contre l'ennemi anglais alors qu'une paix servait tout à fait les intérêts du Duc de Bourgogne qui visait l'unification de la Bourgogne et des Flandres.

A la mort de Philippe le Hardi, Jean Sans Peur poursuit la politique de son père. Le 23 novembre 1407, Jean-sans-Peur avait fait assassiner le duc d'Orléans. La Bourgogne fut alors déclarée ennemi d’État.

Charles d'Orléans, le fils du duc assassiné, épouse Bonne d'Armagnac le 15 avril 1410. Lors de ces noces, tous les grands du royaume se liguent contre la Bourgogne et ce fut le début de la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons. Depuis cette époque, le mot Armagnac à une autre signification en Bourgogne et désigne des excréments ou de la matière fécale.

Le duc d'Orléans fait massacrer à son tour Jean-sans-Peur sur le pont de Montereau, le 10 septembre 1419. Mais la guerre n'est point finie. Le fils de la victime, Philippe-le-Bon, s'allie aux anglais et leur aide à prendre Paris. Toute la France doit prêter serment d’allégeance au roi Henri V d'Angleterre.

Charles VII menace la Bourgogne


A la mort de son père, Charles VII, le fils de Charles le Fou, se proclame lui-même roi en 1422 à Bourges, malgré le traité, signé par son père, qui désignait Henri VI d'Angleterre comme son successeur. Il réunit une armée de 20 000 hommes qui traverse l'Auvergne, passe la Loire et envahit le Charolais avant d'atteindre la Saône et remonter jusqu'à Chalon-sur-Saône.

A Beaune on se prépare à défendre la ville contre cet envahisseur. La menace dure plusieurs années mais c'est finalement une épidémie qui eut raison de Beaune.

Jeanne d'Arc et l'expulsion des anglais de France


Jeanne d'Arc fit couronner le roi Charles VII à Reims en 1429. Quelques années plus tard, en 1435, fut proclamée la paix d'Arras et les Anglais libèrent Paris en 1436.

Tout le monde était réconcilié après un siècle de guerre entre la France et l'Angleterre et entre les Bourguignons et les Armagnacs. Mais dans quelle état était la Bourgogne ? La famine, dont les rigueurs s'étaient fait sentir dès 1436, devint extrême dans le cours des années 1437 et 1438. On voyait dans les villes tes pauvres se l'assembler sur les tas de fumiers et périr de faim. La disette venait de ce que les laboureurs, forcés de se tenir dans les villes et les châteaux, avaient négligé la culture des terres. Les prix avaient été multipliés par dix.

Cette famine fut suivie de la peste qui désola longtemps la Bourgogne. Les loups, accoutumés à se nourrir de cadavres humains, se jetaient sur les vivants jusque dans les villes.

Mais les guerres n'étaient point encore finies. Si la France et la Bourgogne s'étaient réconciliées à Arras, les Anglais n'en étaient pas moins encore dans la patrie. La Bourgogne se retrouva envahie par une horde de 4 000 « écorcheurs » qui venaient soi-disant de Bordeaux et qui était une bande de pillards.
Façade des Hospices de Beaune
La façade des Hospices de Beaune autrefois


Nicolas Rolin fonde les premiers hospices de Beaune


En 1441, quand le maréchal de Bourgogne, apprenant que les Écorcheurs se montraient à Tonnerre, écrivait à tous les vassaux de monter à cheval pour repousser ces pillards qui se disposaient à venir passer l'hiver dans les campagnes bourguignonnes. Pendant ce temps, le duc de Bourgogne accourait du Nord pour leur fermer son duché. Le Chancelier de Bourgogne, Nicolas Rolin, Chancelier du Duc Philippe le Bon, ne savait pas encore où sa pieuse libéralité ouvrirait un asile aux pauvres. Il hésitait entre Autun et Beaune. Il écrivit au pape Eugène en 1441. C'est la ville de Beaune qui fut préférée, bien que Nicolas Rolin soit originaire d'Autun.

L'hôpital Saint-Pierre de Beaune avait disparu dans les guerres ou les fortifications voisines de la Poterne ; la Maison-Dieu du Bourg-Neuf n'était qu'une pauvre maison de la porte Saint-Nicolas ; l'hôpital du Saint-Esprit, qui avait remplacé l'hospice Saint-Pierre, vers 1350, n'était guère plus considérable. En 1358, l'année de la prise d'Auxerre par les Anglais, une partie des bâtiments fut rasée pour faire les fossés et les murs de la ville. Ce qui restait en 1443, consistait en une maison donnée par Jeanne Lombarde, la fondatrice ; on y avait entassé un autel et douze lits.

Quand le chancelier Nicolas Rolin demandait au pape de favoriser l'érection d'un grand Hôtel-Dieu à Beaune, la misère était extrême, et les hôpitaux étaient sans aucune ressources. Rolin reçut la réponse d'Eugène au commencement de l'hiver 1441. Il s'occupa bientôt à faire l'acquisition des terrains nécessaires.

La charte de fondation fut rédigée en 1443 :

« J'érige et dote en la ville de Beaune cet hôpital, pour que les pauvres
infirmes y soient reçus, servis et logés. Le terrain sur lequel je l'établis
est situé près des halles de monseigneur le Duc, lesquelles n'en
sont séparées que par la voie publique. Il touche d'un bout le verger,
la maison et la clôture des Cordeliers ou religieux de saint François ;
la rivière le traverse dans toute sa longueur ; il touche par derrière
la rue où se vendent les poissons.
Ce terrain, acquis par moi de diverses personnes, je le donne
pour toujours à Dieu tout puissant, à la vierge Marie, sa mère, et
au bien heureux saint Antoine, franc de tout service féodal, affranchi
et amorti par monseigneur l'illustrissime prince et duc de
Bourgogne ; et, pour que les œuvres de miséricorde et de piété y
soient plus magnifiquement accomplies, j'y attache un revenu
annuel et perpétuel de mille livres. »


Les hospices de Beaune étaient nés !



Les toits Bourguignons
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 12-06-2019


La Pierre Couhard


La pierre de Couhard serait une pyramide funéraire datant de l'époque romaine. Elle se trouve à Autun. Elle daterait de l'empereur Vespasien au premier siècle de l'ère chrétienne. Une médaille d'or marquée de « Gloria Aedorum Druidumque » semble la dédier à Divitiacus, un druide du peuple des Eduen qui peuplait la Saône et Loire à l'époque.

Sur l'emplacement de l'ancien cimetière


La datation de cet édifice est semble-t-il du 1er siècle après J.-C. ; cette construction est aujourd'hui très détériorée. Il ne subsiste que le blocage intérieur autrefois recouvert d'un parement régulier. Elle était autrefois en forme de pyramide comme l'évoque son profil. La hauteur totale du monument atteignait environ 33m.

Elle se situait à l'emplacement d'un des anciens cimetières de la cité d'Autun : l'antique nécropole du « Champ des Urnes », baptisée ainsi en rappel des urnes à incinération découvertes dans les labours au sud de l'ancienne cité celtique d'Augustodunum qui forma par la suite la ville d'Autun. A cette époque gallo-romaine, les cimetières de toutes les villes s'étendaient obligatoirement en dehors des murailles de la cité. Des quatre anciens cimetières qui se trouvaient autour de la cité Antique d'Autun, le Champ des Urnes est le seul à avoir conservé son nom païen ; les trois autres furent très tôt sanctifiés par le christianisme. Ils se nomment à présent :
     cimetière du bois Saint-Jean
     cimetière de Saint-Pierre-de-l'Estrier
     cimetière des champs Saint-Roch

Ils étaient placés tous les quatre à des distances à peu près égales de la cité. Chacun d'eux possède des monuments dont les noms sont :
     Pierre-fitte
     Les Pierres-Blanches
     Pierre Cerveau
     Pierre Couhard

Le rôle de la pierre Couhard


L'utilité de La Pierre de Couhard a souvent donné lieu à de multiples interprétations. On a parfois supposé qu'il s'agissait d'un phare pour guider les voyageurs. D'autres ont imaginé que ça pouvait être un monument triomphal élevé en l'honneur de César. Finalement tout le monde est tombé d'accord sur le fait que c'était un monument funéraire, un tombeau recouvrant les restes d'un défunt de marque. Il est possible que ce soit aussi un cénotaphe, c'est à dire un monument funéraire élevé quelque part sans présence de la dépouille mortuaire, un peu comme un mémorial en quelque sorte.

Cet édifice mortuaire se trouve dans le village de Couhard. Il n'a jamais véritablement livré son secret. Est-ce une tombe, un mausolée ou un cénotaphe ? Des fouilles ont été accomplies mais les archéologues n'ont découvert aucune chambre funéraire intérieure, ni ossements. Ils ont par contre laissé un gros trou bien visible sur la photo. On a seulement retrouvé à l'intérieur du monument une tablette magique en plomb datant du IIème siècle. Elle portait des inscriptions maléfiques en latin et en grec et se trouvait à la base du monument. Cette tablette est une preuve du caractère funéraire de la pyramide mais on ne peut toujours pas en dire plus sur son origine et sa raison d'être. Ca reste un mystère total.
Pyramide de Couhard à Autun
Gravure représentant la Pyramide de Couhard telle qu'elle était dans l'Antiquité


Le tombeau de Divitiacus


La aussi, cette question n'est pas totalement élucidée. En 1630, on a trouvé non loin de la Pierre de Couhard une médaille d'or représentant un Gaulois revêtu d'une longue robe et coiffé d'un casque. Il y avait cette légende en dessous :
GLORIA ÆDV.DRVID.QUE

Cette médaille représenterait Divitiacus. Il s'agissait d'un druide Eduen. César l'a décrit comme le porte-parole des Eduens, un sénateur. Divitiacus a survécu à la bataille de Magetobriga, où les Eduens furent décimés par les Séquanes et les Arvernes qui avaient reçu l'aide des troupes germaniques du roi Arioviste. Après la défaite de Magetobriga, Diviciacus se rend à Rome pour parler devant le sénat romain et demander une aide militaire pour défendre son peuple qui était alors sous le joug des Séquanes. Il fut l'invité de Cicéron qui semblait très intéressé par sa connaissance de la divination, sa connaissance de l'astronomie et son penchant pour la philosophie naturelle. Jules César fit de lui un diplomate qui représentait le peuple Eduen.

La Pyramide de Couhard pourrait être son tombeau.

Mais ce ne sont que des suppositions faites à partir d'une simple médaille qui a été trouvé à proximité. Il semblerait d'ailleurs que Divitiacus soit déjà mort en 44 avant J.-C. et la datation de l'édifice lui est postérieure d'un siècle.

Est-ce que la Pierre de Couhard est un monument romain ou Eduen ?


La pyramide de Couhard ressemble beaucoup à la pyramide de Caius-Cestius et surtout au tombeau de la famille Metella, dans les environs de Rome. Sa position au centre d'un vaste cimetière est également une pratique romaine. Les romains construisaient leurs cimetières en dehors de l'enceinte des villes. On pourrait donc en déduire que la Pierre de Couhard est un monument qui a été construit par les romains et non par les Eduens.

On a retrouvé beaucoup de tombeaux, d'urnes funéraires et de sarcophages dans les cimetières antiques d'Autun. Plusieurs inscriptions furent également découvertes, dont l'une des principales :
Dis Manihus
Caii Æmilii
Victoris,
Veterani
Legionis primæ, mœsti parentes et
hæredes
posueru
NT.

Aux mânes de Caius Æmilius Victor, vétéran de la première légion, ses parents et ses héritiers affligés ont élevé ce monument.

Encore une fois, ça laisse penser que c'était des légionnaires romains qui étaient enterrés dans ces cimetières.

On trouva pourtant dans le Champ des Urnes un bas-relief sur lequel étaient sculptés deux vieillards. L'un était couronné de chêne et tenait un sceptre, le second portait un bras sur sa poitrine et de l'autre main tenait un croissant de lune. Ce croissant était de la grosseur que la lune atteint le sixième jour, époque à laquelle les druides faisaient la récolte du gui sacré.

La lune était un symbole de l'immortalité de l'âme chez les druides. Sa présence sur les tombeaux était donc tout à fait naturelle. Ces découvertes nous poussent alors à penser que les gens qui étaient enterrés dans ce cimetières étaient des Eduens et que la pyramide de Couhard marquait la tombe des plus illustres d'entre-eux, soit le chef de la tribu, soit des druides très importants.

Plusieurs lunes ont été découvertes sur les sites des nécropoles entourant Autun et non loin de la Pierre Couhard. Mais une seule était complète et en bon état. Cette sculpture a été transportée à Paris mais, malgré les recherches effectuées au Louvre et à la Bibliothèque Nationale, elle n'a jamais pu être retrouvée.

Le culte des Dieux Mânes


Les Eduens étaient un peu polythéiste. Ils vénéraient plusieurs dieux auxquels ils dédiaient leurs tombeaux. Il semble que ce culte était extrêmement présent à Augustodunum. Au sortir de la ville par la Porte de Rome on trouve la Rue des Mâni qui se détache de la grande voie romaine d'Agrippa. Ce chemin gravissait la colline de Couhard entre le champ de la Pierre et le Champ des Mâni.

Il est possible que ce lieu ne soit pas seulement un cimetière romain mais plutôt un lieu de culte dédié aux Dieux Mânes.

Le nom même du ruisseau que l'on doit traverser pour arriver à la Rue des Mâni s'appelle l'Achéron, qui est également le nom d'un des sept fleuves de l'enfer. Chez les Grecs il s'agit du Fleuve de la douleur qu'il faut traverser pour arriver à l'Elysée.

Il semble évident que la voie des Mânes tire son nom des sépultures qui la bordaient et parmi lesquelles on trouve de nombreuses représentations de personnages ayant pour attribut le croissant de lune. Ces personnages seraient des druides et le cimetière du Champs des Urnes aurait été un cimetière réservés aux druides et aux personnages très importants de la cité Eduenne.

Les Eduens portaient un genre de vénération pour la mémoire des anciens. Ils pratiquaient le culte des hommes morts sur fond d'idolâtrie.

Possible alors que la pyramide de Couhard ne soit pas un tombeau mais un lieu de culte, un monument élevé en l'honneur des Dieux Mânes et des âmes immortelles des défunts. Un genre de cathédrale en quelque sorte. Le mystère reste entier...

Les fouilles de la Pierre de Couhard


La face sud-sud-est présente deux ouvertures, l'une à 2m60 et l'autre à la base de la pyramide. L'ouverture supérieure a été pratiquée par l'abbé Jeannin en 1640. Il fit percer le monument horizontalement et n'y trouva rien. La petite cavité inférieure a été creusée en 1805 par M. Devoucou. Cette fouille n'a pas amené de résultat plus satisfaisant. Il faudrait sans doute creuser en dessous du tumulus pour découvrir ce qui s'y cache réellement.

Monument Historique
Une tranchée faite sur la face est-nord-est a mis à découvert une partie des fondations et montré que cette élévation est composée de pierres informes mêlées avec de la terre.

La pyramide de Couhard était sans doute à l'origine revêtue de pierres de grand appareil et peut-être de marbre blanc. Mais les villageois des alentours s'en sont certainement servi pour construire des maisons. Il était arrivé la même chose à l'Abbaye de Cluny qui a été démantelé et les pierres avaient été vendues par des marchands mâconnais.

La Pierre de Couhard est classée monument historique depuis 1840.

D'autres sites parlent de la Pierre Couhard et présentent de superbes photos d'Autun.


Une pyramide funéraire romaine
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 12-06-2019


Tonneau à Pommard


Le Château de Pommard est un château datant du 18ème siècle. Il est célèbre pour sa cave, ses 20 hectares de vignoble et sa galerie d'art.

La cour du château est décorée de nombreux tonneaux de vin qui sont superbement peints. Le plus beau n'est sans doute pas cette décoration mais ce qu'il y a à l'intérieur es tonneaux de Pommard. La Côte de Pommard offre en effet l'un des meilleurs vins de Bourgogne. Le Pommard est un vin rouge, à l'aspect un peu terreux, long en bouche et au bouquet ferme. Il s'agit d'un vin de bonne garde qui en a fait sa réputation presque mondiale.

Les vins de Pommard


Les Pommard se séparent en deux appellations :
     Pommard Village
     Pommard Premier Cru

Autour de Pommard, ce sont des vignes à perte de vue sur 335 ha. Ces grands vins qu'elles produisent étaient déjà très appréciés à l'époque d'Henri IV. On dit aussi qu'ils avaient les faveurs de Louis XV, Ronsard et Victor Hugo.

Le cépage du Pommard est le Pinot noir. La couleurs des Vins de Pommard est rubis, parfois tirant vers le marron.

Le meilleur âge pour boire les vins de Pommard se situe entre 5 et 8 ans, mais on peut le conserver jusqu'à 20 ans. L'arôme de ces vins évoque la prune bien mure, le cuir, le cassis ainsi que d'autres fruits rouges, et même parfois le chocolat. Ils ont un arrière goût poivré qui leur donne une certaine opulence et une structure bien charpentée.

Avec quoi déguster un bon Pommard ?


Le Pommard se sert avec de la viande rouge et du gibier. Il s'accorde parfaitement bien avec le rôti ou les côtes de bœuf. C'est le vin à choisir pour un gibier tel que le sanglier ou le lièvre.

On peut également le boire avec des fromages costauds tel que le roquefort ou le brie.

Pommard c'est aussi un village


Un village bien entouré


Le village de Pommard se trouve en Bourgogne, non loin de Beaune. Le vin que l'on y produit est doté d'une AOC. Le village est entouré de vignes, il se trouve au cœur de l'appellation Côte de Beaune mais dispose de sa propre appellation. Si ses vins sont mondialement connu, il n'en reste pas moins un village pittoresque de la Bourgogne. Son histoire remonte au Moyen-Age. On y trouve de petites rues pavées.

Ce joli petit village se trouve coincé entre Beaune, la capitale des vins de Bourgogne, qui se trouve seulement à 3Km au nord, et Meursault, célèbre pour ses blancs, qui se trouve à 6 km au sud. Le village de Pommard dispose d'un église du XVIIIe siècle avec une tour carré très caractéristique.

Origine du nom Pommard


L'origine du nom de Pommard est incertaine. Certains penchent pour une origine qui viendrait de Pomone, la déesse des fruits. D'autres y voient plutôt le mot latin polmarium qui signifie : verger.

Le village est traversé par une petite rivière qui s'appelle la Vandaine. Il a fallu attendre 1670 pour voir un pont enjamber la rivière. Auparavant il n'existait qu'un gué pour la traverser. Mais quand les voyageurs arrivaient à ce gué, ils n'étaient plus très loin de Beaune et presque arrivés à destination.

Le Château de Pommard


Le magnifique Château de Pommard se situe juste à coté de la Résidence Le Clos de Pommard. Il a été récemment rénové et il est ouvert au public qui peut visiter ses caves et son vignoble.

Le château possède de magnifiques jardins à la française, et au centre de sa cour sont exposés les célèbres sculptures de Salvador Dali : "Saint Georges terrassant le Dragon" et "La Licorne".

Le Château de Pommard abrite un musée de la vigne et du vin avec un pressoir du XVIIème siècle et une collection d'outils de vignerons.

Il dispose également de caves voûtées du XVIIIème siècle où sont entreposées plus de 300 000 bouteilles et quelques centaines de fûts de chêne.

La galerie d'art


La Galerie d'Art est ouverte pendant la belle saison, de mai à fin novembre. On peut y découvrir de nombreux artistes contemporains, des peintres de talent comme Salvador Dali en 2009 ou encore Picasso en 2010.
Photo publiée le 29-03-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 12-06-2019


Une ruelle à Autun



Photo publiée le 29-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 29-04-2014


Les toits de couleur bourguignons


Les toits de couleur bourguignons bénéficient d'une large renommée et constituent un style régional reconnu qui confère à la Bourgogne une identité qui la symbolise tout particulièrement.

L'origine des toits vernissés de Bourgogne


L'histoire de cette polychromie architecturale remonte au moyen-âge. Les tuiles sont vernies au plomb ou à l'étain et leur production était artisanale puis est devenue industrielle. Les influences gothiques de ces toits polychromes peuvent avoir des racines flamandes, car, ne l'oublions pas, les Flandres étaient bourguignonnes à l'époque glorieuse des Ducs de Bourgogne.

Ces toits de couleur s'inspirent largement des chefs-d'œuvre gothiques du XIIe et du XIIIe siècle. Ils apparaissent dans l'architecture locale jusqu'au XVIIIe siècle, avec une apogée au XVIIe siècle. On les rencontre principalement à Dijon et à Beaune mais aussi dans de nombreuses autres villes et même jusqu'à Bourg-en-Bresse (église de Brou, construite par la petite fille de Charles le Téméraire).

Une vague de renouveau


Une seconde vague architecturale apparait vers 1840. Elle puise son inspiration dans les anciennes réalisations et s'appuie sur le renouveau du goût pour les tuiles cuites vernies. Cette seconde vague va perdurer jusque dans les années 1920 avec quelques réalisations tardives en 1935 ou 1940. Mais le tourisme de la fin du siècle dernier, à partir des années 1970, est friand d'images identitaires régionales et ces oeuvres architecturales deviennent des monuments symboliques de toute une région.
Photo publiée le 29-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-06-2014


L'entrée du château de Sully



Photo publiée le 19-05-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-05-2014


Château de Sully



Photo publiée le 19-05-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-05-2014


Le porche de l'Hôtel Dieu de Beaune



Photo publiée le 12-05-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-05-2014

 

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