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La Pierre Couhard

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La Pierre Couhard
La pierre de Couhard serait une pyramide funéraire datant de l'époque romaine. Elle se trouve à Autun. Elle daterait de l'empereur Vespasien au premier siècle de l'ère chrétienne. Une médaille d'or marquée de « Gloria Aedorum Druidumque » semble la dédier à Divitiacus, un druide du peuple des Eduen qui peuplait la Saône et Loire à l'époque.

Sur l'emplacement de l'ancien cimetière


La datation de cet édifice est semble-t-il du 1er siècle après J.-C. ; cette construction est aujourd'hui très détériorée. Il ne subsiste que le blocage intérieur autrefois recouvert d'un parement régulier. Elle était autrefois en forme de pyramide comme l'évoque son profil. La hauteur totale du monument atteignait environ 33m.

Elle se situait à l'emplacement d'un des anciens cimetières de la cité d'Autun : l'antique nécropole du « Champ des Urnes », baptisée ainsi en rappel des urnes à incinération découvertes dans les labours au sud de l'ancienne cité celtique d'Augustodunum qui forma par la suite la ville d'Autun. A cette époque gallo-romaine, les cimetières de toutes les villes s'étendaient obligatoirement en dehors des murailles de la cité. Des quatre anciens cimetières qui se trouvaient autour de la cité Antique d'Autun, le Champ des Urnes est le seul à avoir conservé son nom païen ; les trois autres furent très tôt sanctifiés par le christianisme. Ils se nomment à présent :
     cimetière du bois Saint-Jean
     cimetière de Saint-Pierre-de-l'Estrier
     cimetière des champs Saint-Roch

Ils étaient placés tous les quatre à des distances à peu près égales de la cité. Chacun d'eux possède des monuments dont les noms sont :
     Pierre-fitte
     Les Pierres-Blanches
     Pierre Cerveau
     Pierre Couhard

Le rôle de la pierre Couhard


L'utilité de La Pierre de Couhard a souvent donné lieu à de multiples interprétations. On a parfois supposé qu'il s'agissait d'un phare pour guider les voyageurs. D'autres ont imaginé que ça pouvait être un monument triomphal élevé en l'honneur de César. Finalement tout le monde est tombé d'accord sur le fait que c'était un monument funéraire, un tombeau recouvrant les restes d'un défunt de marque. Il est possible que ce soit aussi un cénotaphe, c'est à dire un monument funéraire élevé quelque part sans présence de la dépouille mortuaire, un peu comme un mémorial en quelque sorte.

Cet édifice mortuaire se trouve dans le village de Couhard. Il n'a jamais véritablement livré son secret. Est-ce une tombe, un mausolée ou un cénotaphe ? Des fouilles ont été accomplies mais les archéologues n'ont découvert aucune chambre funéraire intérieure, ni ossements. Ils ont par contre laissé un gros trou bien visible sur la photo. On a seulement retrouvé à l'intérieur du monument une tablette magique en plomb datant du IIème siècle. Elle portait des inscriptions maléfiques en latin et en grec et se trouvait à la base du monument. Cette tablette est une preuve du caractère funéraire de la pyramide mais on ne peut toujours pas en dire plus sur son origine et sa raison d'être. Ca reste un mystère total.
Pyramide de Couhard à Autun
Gravure représentant la Pyramide de Couhard telle qu'elle était dans l'Antiquité


Le tombeau de Divitiacus


La aussi, cette question n'est pas totalement élucidée. En 1630, on a trouvé non loin de la Pierre de Couhard une médaille d'or représentant un Gaulois revêtu d'une longue robe et coiffé d'un casque. Il y avait cette légende en dessous :
GLORIA ÆDV.DRVID.QUE

Cette médaille représenterait Divitiacus. Il s'agissait d'un druide Eduen. César l'a décrit comme le porte-parole des Eduens, un sénateur. Divitiacus a survécu à la bataille de Magetobriga, où les Eduens furent décimés par les Séquanes et les Arvernes qui avaient reçu l'aide des troupes germaniques du roi Arioviste. Après la défaite de Magetobriga, Diviciacus se rend à Rome pour parler devant le sénat romain et demander une aide militaire pour défendre son peuple qui était alors sous le joug des Séquanes. Il fut l'invité de Cicéron qui semblait très intéressé par sa connaissance de la divination, sa connaissance de l'astronomie et son penchant pour la philosophie naturelle. Jules César fit de lui un diplomate qui représentait le peuple Eduen.

La Pyramide de Couhard pourrait être son tombeau.

Mais ce ne sont que des suppositions faites à partir d'une simple médaille qui a été trouvé à proximité. Il semblerait d'ailleurs que Divitiacus soit déjà mort en 44 avant J.-C. et la datation de l'édifice lui est postérieure d'un siècle.

Est-ce que la Pierre de Couhard est un monument romain ou Eduen ?


La pyramide de Couhard ressemble beaucoup à la pyramide de Caius-Cestius et surtout au tombeau de la famille Metella, dans les environs de Rome. Sa position au centre d'un vaste cimetière est également une pratique romaine. Les romains construisaient leurs cimetières en dehors de l'enceinte des villes. On pourrait donc en déduire que la Pierre de Couhard est un monument qui a été construit par les romains et non par les Eduens.

On a retrouvé beaucoup de tombeaux, d'urnes funéraires et de sarcophages dans les cimetières antiques d'Autun. Plusieurs inscriptions furent également découvertes, dont l'une des principales :
Dis Manihus
Caii Æmilii
Victoris,
Veterani
Legionis primæ, mœsti parentes et
hæredes
posueru
NT.

Aux mânes de Caius Æmilius Victor, vétéran de la première légion, ses parents et ses héritiers affligés ont élevé ce monument.

Encore une fois, ça laisse penser que c'était des légionnaires romains qui étaient enterrés dans ces cimetières.

On trouva pourtant dans le Champ des Urnes un bas-relief sur lequel étaient sculptés deux vieillards. L'un était couronné de chêne et tenait un sceptre, le second portait un bras sur sa poitrine et de l'autre main tenait un croissant de lune. Ce croissant était de la grosseur que la lune atteint le sixième jour, époque à laquelle les druides faisaient la récolte du gui sacré.

La lune était un symbole de l'immortalité de l'âme chez les druides. Sa présence sur les tombeaux était donc tout à fait naturelle. Ces découvertes nous poussent alors à penser que les gens qui étaient enterrés dans ce cimetières étaient des Eduens et que la pyramide de Couhard marquait la tombe des plus illustres d'entre-eux, soit le chef de la tribu, soit des druides très importants.

Plusieurs lunes ont été découvertes sur les sites des nécropoles entourant Autun et non loin de la Pierre Couhard. Mais une seule était complète et en bon état. Cette sculpture a été transportée à Paris mais, malgré les recherches effectuées au Louvre et à la Bibliothèque Nationale, elle n'a jamais pu être retrouvée.

Le culte des Dieux Mânes


Les Eduens étaient un peu polythéiste. Ils vénéraient plusieurs dieux auxquels ils dédiaient leurs tombeaux. Il semble que ce culte était extrêmement présent à Augustodunum. Au sortir de la ville par la Porte de Rome on trouve la Rue des Mâni qui se détache de la grande voie romaine d'Agrippa. Ce chemin gravissait la colline de Couhard entre le champ de la Pierre et le Champ des Mâni.

Il est possible que ce lieu ne soit pas seulement un cimetière romain mais plutôt un lieu de culte dédié aux Dieux Mânes.

Le nom même du ruisseau que l'on doit traverser pour arriver à la Rue des Mâni s'appelle l'Achéron, qui est également le nom d'un des sept fleuves de l'enfer. Chez les Grecs il s'agit du Fleuve de la douleur qu'il faut traverser pour arriver à l'Elysée.

Il semble évident que la voie des Mânes tire son nom des sépultures qui la bordaient et parmi lesquelles on trouve de nombreuses représentations de personnages ayant pour attribut le croissant de lune. Ces personnages seraient des druides et le cimetière du Champs des Urnes aurait été un cimetière réservés aux druides et aux personnages très importants de la cité Eduenne.

Les Eduens portaient un genre de vénération pour la mémoire des anciens. Ils pratiquaient le culte des hommes morts sur fond d'idolâtrie.

Possible alors que la pyramide de Couhard ne soit pas un tombeau mais un lieu de culte, un monument élevé en l'honneur des Dieux Mânes et des âmes immortelles des défunts. Un genre de cathédrale en quelque sorte. Le mystère reste entier...

Les fouilles de la Pierre de Couhard


La face sud-sud-est présente deux ouvertures, l'une à 2m60 et l'autre à la base de la pyramide. L'ouverture supérieure a été pratiquée par l'abbé Jeannin en 1640. Il fit percer le monument horizontalement et n'y trouva rien. La petite cavité inférieure a été creusée en 1805 par M. Devoucou. Cette fouille n'a pas amené de résultat plus satisfaisant. Il faudrait sans doute creuser en dessous du tumulus pour découvrir ce qui s'y cache réellement.

Monument Historique
Une tranchée faite sur la face est-nord-est a mis à découvert une partie des fondations et montré que cette élévation est composée de pierres informes mêlées avec de la terre.

La pyramide de Couhard était sans doute à l'origine revêtue de pierres de grand appareil et peut-être de marbre blanc. Mais les villageois des alentours s'en sont certainement servi pour construire des maisons. Il était arrivé la même chose à l'Abbaye de Cluny qui a été démantelé et les pierres avaient été vendues par des marchands mâconnais.

La Pierre de Couhard est classée monument historique depuis 1840.

D'autres sites parlent de la Pierre Couhard et présentent de superbes photos d'Autun.

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