Vous visitez le blog : Atlantique

Baigneurs à Noirmoutier

Deux vacanciers en maillot de bain regardent en direction du ponton de Noirmoutier devant lequel passent des bateaux à moteur. Au loin on peut apercevoir quelques voiliers qui se laissent porter au gré du vent dans l'océan Atlantique.

Les baigneurs sont dans l'eau jusqu'en haut des cuisses. L'homme en a les bras ballants alors que la femme à les mains posées sur les hanches, comme incrédule par la beauté du spectacle qui se déroule devant ses yeux.

La mer est très calme et il fait un temps splendide. Nous sommes au mois d'août 2005 sur les côtes vendéennes.

Pont de bois à Noirmoutier

L'étroit ponton de Noirmoutier, en Vendée, est prétexte à certains enfants de s'entrainer au plongeon dans l'océan Atlantique.

Il fait bon passer des vacances à Noirmoutier. Les plages sont beaucoup moins surpeuplées que sur la Côte d'Azur et les paysages sont magnifiques.

Noirmoutier est une presqu'ile qui se trouve au large de la Vendée, pas très loin de Pornic, au sud de Nantes. On peut l'atteindre de deux manières : par le nouveau pont routier, qui est la façon la plus simple, ou par un gué qui est praticable seulement à marée basse : le célèbre Passage du Gois.

Les pieds dans l'eau

Les pieds dans l'océan, cette jeune femme à la queue de cheval remonte sa jupe pour ne pas la mouiller. Cette scène se passe dans le port de Noirmoutier en Vendée.

Cette jeune femme cherche à remorquer ce bateau à moteur jusqu'à la jetée. Son zodiac parait tout petit à côté de l'énorme catamaran de croisière que l'on voir en arrière plan.

L'eau dans le port de Noirmoutier est lisse comme un miroir. Les bateaux peuvent y trouver refuge à l'abri des tempêtes, derrière les digues qui représentent de solides remparts contre les vagues.

Engueulade sur la falaise

La photo a été prise depuis une plage de Pornic. Cette dispute entre ces deux messieurs s'est finalement bien terminée et personne n'a été projeté en bas de la falaise pour s'écraser sur les rochers couverts d'algues qui se trouvent en contrebas.

La largeur de cette falaise parait pourtant bien mince et il est dangereux de s'y aventurer quand on voit comme les roches tombent à pic et que l'on sait que le sol peut être très friable à cet endroit... bon, après-tout, ce que j'en dis...

Vague s'écrasant sur les rochers

La côte de Pornic héberge quelques criques de sable fin, entourées d'énormes rochers sur lesquels s'écrasent les vagues à la marée montante en générant des gerbes d'éclaboussures.

La puissance de ces vagues couvertes d'écume blanche est effroyable et emporterait quiconque se trouverait imprudemment sur le rocher. Quand la tempête fait rage c'est un spectacle encore plus fort qui s'offre à nous, à la fois fascinant et effrayant.

La mer est une force qu'on ne peut pas maitriser.

Le canon

Cet ancien canon protège la ville de Noirmoutier en faisant face au port où sont mouillés quelques bateaux à voile.

Au temps de marine marchande et des guerres entre la France et l'Angleterre, il est à jurer que ce canon a du servir plus d'une fois.

La bataille de Noirmoutier se déroule en 1793 lors de la guerre de Vendée. Les Vendéens tentent de s'emparer de l'île de Noirmoutier mais l'attaque est repoussée.

La bataille de Noirmoutier

Les vendéens étaient menés par François-Athanase de Charette. Ce dernier s'est trouvé séparé de l'armée d'Anjou et de l'armée du Haut-Poitou. Il avait refusé de se réunir à eux et de toutes parts on l'accusait de lâcheté. Il se retrouve seul avec sa petite armée à regagner son territoire du Pays de Retz.

C'est sans doute pour rétablir son honneur qu'il essaya de s'emparer de l'île de Noirmoutier quand des habitants de Barbâtre, une des bourgades de l'Île, vinrent lui proposer des moyens faciles de s'en emparer. Selon eux, les canons étaient mal gardés et il suffisait de mener l'attaque pendant la nuit.

L'île de Noirmoutier à ceci de spécifique qu'on peut la rejoindre à pied à marée basse en empruntant ce qui se nomme le Passage du Gois. D'ailleurs le Tour de France l'avait emprunté une année, du temps de Tony Rominger et d'Alex Zulle. Ce passage du Gois (le Gouâ comme on disait à l'époque dans le patois local) était bien entendu gardé par une batterie de canons. François Charette est intéressé et se lance à l'assaut de l'île dans la nuit du 29 septembre 1793. Son armée compte environ 2 000 hommes.

Tout semblait se dérouler à merveille et les alliés de Charette, les insurgés de Barbâtre, mènent leur attaque de la batterie à 4h du matin. Les gardes sont vite désarmés et les canons sont mis hors d'état de fonctionner. Ils vont ensuite accueillir les hommes de Charette qui sont en train de traverser le Gois.

Mais l'alerte est donnée et les Républicains reprennent la possession des batteries de canons. Ils parviennent à en faire fonctionner quelques-uns et ouvrent le feu sur l'armée Vendéenne qui est contrainte à faire demi-tour pour ne pas se laisser surprendre par la marée qui commençait à monter. Les pertes humaines n'ont été que de seulement deux hommes mais c'est surtout une grande bataille qui est perdue.

Les habitants de Noirmoutier sont fiers de leurs canons qui les ont protégé plus d'une fois contre l'agresseur. Ils les entretiennent avec amour comme on peut le voir sur cette photo de canon fraichement repeint pour le protéger de la rouille.

Carrelet sur les côtes de Vendée

Construits dans des cadres paradisiaques, les carrelets ont attiré et attirent toujours les touristes. En un siècle, les carrelets ont affirmé leur appartenance au patrimoine de la Vendée et lui donnent un caractère très typique.

Le mot « carrelet » apparait dans la langue française vers 1360 (avec l’orthographe « quarlet ») et figure dans la première édition du dictionnaire de l’Académie en 1694.

Mais qu'est-ce que c'est un carrelet ?

Les carrelets sur ponton sont de petites cabanes de pêche construites sur pilotis. On appelle ces cabanes des « pêcheries ». Le carrelet est le nom donné au filet que l'on met à la mer avec un treuil depuis la plateforme de la pêcherie.

La pêche au carrelet est très pratiquée sur la cote atlantique où fleurissent sur le littoral ces étranges constructions de bois au dessus des eaux. Ces paysages de pêche au carrelet sont fascinants et quelque peu irréels. On a l'impression de se trouver sur une autre planète.

Le terme de carrelet désigne un type de filet de pêche, tendu sur une monture plane et carrée, disposé au bout d’une perche ou d’un mât l'éloignant de la plateforme. Dans le cas un palan muni d'une poulie permet de faciliter le levage vertical du filet et le mat peut ensuite pivoter à l'horizontale pour ramener le filet sur le sol de la cabane.

On dispose un appât au centre du filet pour attirer les poissons. Lorsque le filet est immergé il faut le soulever prestement à intervalles réguliers pour capturer les poissons comme dans une nasse.

La taille des carrelets est de 4m de côté. Les mailles du filet dépendent des poissons que l'on cherche à capturer. Il existe cependant des tailles minimales réglementaires par type de poisson.

On pratique ce genre de pêche dans des eaux de mer peu profondes, comme c'est souvent le cas en Vendée.

Cette pêche est relativement récente puisqu'elle date surtout de la fin du XIXe siècle. Mais elle s'est bien développée pendant le XXe siècle et participe maintenant à la culture locale. C'est devenu une pêche traditionnelle.

Comment devenir pêcheur au carrelet ?

Cette technique de pêche est soumise à de nombreuses règlementations. Nul ne peut construire une pêcherie comme il l'entend. Il est nécessaire d'obtenir une autorisation de la Direction départementale des affaires maritimes et cette autorisation est nominative.

Les emplacements où peuvent être construits des carrelets sont déterminés et encadrés par l'administration.
La construction des pontons est soumise à une Autorisation d'Occupation Temporaire du domaine public maritime auprès de la Direction Départementale de l’Equipement.

En 1991, un texte de loi a été publié dans lequel le carrelet ne figurait plus parmi les engins de pêche autorisés. C'est l'ancien maire de La Rochelle qui s'est battu pour défendre cette pêche traditionnelle. Michel CREPEAU écrivit en novembre 1993 un plaidoyer destiné à influer le schéma d'aménagement du littoral. Il demande à ce que les carrelets soient classés au patrimoine national. Il obtint gain de cause.

La pêche au carrelet

Les côtes Atlantique ont subit deux fortes tempêtes en 1996 et surtout 1999. Certains sites ont vu leurs carrelets détruits à plus de 90%. Ils commencent à se reconstruire avec quelques aides publiques mais essentiellement la ténacité et le courage des pêcheurs. De nouveau, on peut voir en Vendée des carrelets longer les plages.

Et puis il y a eut la tempête Xinthia en février 2010. Elle a accompli son œuvre destructrice semant derrière elle le désolement le plus total. Un an après son passage, les dommages partiels sont réparés ou encore en cours. Quelques pontons ont été entièrement reconstruits alors que d'autres vont l'être au cours de l'année 2011. Mais le plus inquiétant est le renoncement d’un certain nombre de pêcheurs qui ont non seulement des ennuis avec les tempêtes mais qui doivent également faire face à des problèmes administratifs qui sont de plus en plus contraignants.

Une nouvelle réglementation a en effet fait son apparition : il s'agit de l’obligation de présenter une évaluation des incidences Natura 2000 concernant la construction d'un ponton à carrelet.

Une autre conséquence de la tempête Xynthia est qu'il n'y aura plus de carrelets à Saint Jean des Sables. Ils ont en effet participé à l’obstruction du canal d’évacuation des eaux des marais situés en amont, empêchant ainsi à ceux-ci de se vider.

Les tempêtes se font de plus en plus fréquentes. On a encore assisté à de nouvelles tempêtes en janvier 2014. Si on ajoute à cela la raréfaction des prises, on comprend pourquoi de nombreux pêcheurs au carrelet baissent les bras. Ils s'imaginent que leur ange gardien les a complètement abandonné.

La cabane du pêcheur

Si c'est une chanson de Francis Cabrel, le carrelet est avant tout un instrument de pêche côtière que l'on trouve sur le littoral Atlantique. Il s'agit d'un filet carré suspendu au bout d'une perche. Pour être plongé dans la mer, les pêcheurs au carrelet construisent de mignonnes petites cabanes sur pilotis. Elles sont pourvues d'une passerelle pour y accéder depuis le rivage.

La pêche au carrelet peut se pratiquer également à partir d'un bateau. Elle se pratique en mer mais aussi beaucoup le long des rivières, en particulier la Gironde.

Des peintures du XVe et XVIe siècle montrent des scènes de pêcheries au carrelet sur différentes rivières de France, d’Allemagne et d’Italie. On retrouve également la pêche au carrelet en Extême-Orient et particulièrement au Viet-Nam.

A la fin du XIXe siècle, la pêche au carrelet a cessé d’être en France une profession pour devenir un instrument de loisir et de tradition. Ce n’est qu’après la première guerre mondiale, vers 1925-1930 qu’apparaissent les premiers carrelets sur passerelles s’avançant jusqu’à la limite de la basse mer et permettant la pêche à toute heure, sans dépendre de la marée.

Les cabanes pour s'abriter et ranger le matériel n'apparaissent qu'après 1945.

Ces cabanes de pêcheur installées le long des côtes charentaises et vendéennes donnent à ces littoraux une identité. De loin, on a l'impression que ces cabanes au bout de ces longues passerelles sont des échassiers géants qui plongent leur bec dans la mer pour se nourrir.

La couleur des carrelets peut varier en fonction des arrêtés administratifs. Si la plupart sont de couleur foncée et en bois, il en existe aux couleurs vives qui participent à cette magie des couleurs qui nous ravit le long du littoral Atlantique. Le toit de la cabane est en général recouvert de tôle ondulée.

Le pont de Noirmoutier

L'île de Noirmoutier se trouve au large des côtes vendéennes, dans l'Océan Atlantique. Il s'agit d'une île, mais pas tout à fait. Parfois on parle de presqu'île car il existe un passage, qui s'appelle le « passage du Gois », qui permet de rejoindre l'île à pieds sec pendant la marée basse.

Le Passage du Gois fait 4 kilomètres de long. Il relie l'île au continent depuis 1766. On peut l'emprunter en voiture, à pied ou à bicyclette. Une année il y a même le Tour de France qui l'a emprunté. La deuxième étape du Tour de France 1999 reliait Challans à Saint-Nazaire. Son parcours empruntait le passage du Gois. La route est étroite et le passage du Gois est comme un entonnoir pour un peloton de 200 coureurs qui s'engouffrent sur ce chemin. Il faut rouler en file indienne pour espérer le franchir sans encombre. A l’approche de ce passage, le peloton frotte. La chaussée a été rendue glissante par la dernière marée. Au milieu du peloton une chute survient. Elle condamne tout l’arrière du peloton où se trouvait Alex Zulle, alors 2° du classement général. C'est là qu'il a sans doute perdu le Tour 99.

Le pont de Noirmoutier

Depuis juillet 1971 le Passage du Gois n’est plus la seule route pour relier l’île depuis le continent. Le pont de Noirmoutier transforme l'île en presqu'île et ce, même à marée haute. Certes, il est moins pittoresque, mais il offre malgré tout une vue imprenable du haut de ses 33 m.

Autrefois payant, ce pont est maintenant gratuit.