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Le pont de Romorantin

Romorantin, autrefois appelée Romorantium ou encore Rivus Morentini, se situe à 42 km au sud-est de Blois. Il s'agit d'un chef-lieu d'arrondissement, peuplé
d'environ 17 000 habitants, siège d'un tribunal de première instance et d'un tribunal de commerce. Romorantin est l'ancienne capitale de la Sologne.

Cette petite ville, située au confluent de la Sauldre et du Morentin, eut pour premier berceau une île formée par la Sauldre et sur laquelle fut construit un château. C'était le domaine des seigneurs de Lanthenay, village qui se trouve à quelques kilomètres seulement de Romorantin. Le château manquait de chapelle. Lorsqu'on se décida à en construire une, quelques habitations s'élevèrent simultanément. Les habitants découvrirent bientôt que les eaux de leur rivière possédaient de précieuses qualités pour la préparation de la laine. Cette industrie était en plein essort à Selles-sur-Cher qui se trouve non loin de là ; quelques fabricants émigrèrent à Romorantin pour utiliser l'eau de la Sauldre ; d'autres les suivirent. La population de la ville augmenta rapidement si bien qu'au XIIe siècle la nouvelle cité était un des fiefs les plus importants de la maison de Blois.

Sous le règne de François 1er

Les franchises et privilèges, concédés très tôt à Romorantin, furent étendus par François 1er qui avait eu cette ville dans son apanage en tant que comte d'Angoulème et qui, malgré ses nombreuses infidélités conjugales, n'oublia point que Romorantin était la patrie de la reine Claude, sa femme (la fille d'Anne de Bretagne).

Les principaux embellissements du château datent de son règne, On prétend même qu'il hésita longtemps entre Chambord et Romorantin pour le choix de sa résidence.

Même avant François 1er, l'importance du château et les accroissements de la population lui avaient valu une plus périlleuse illustration.

Les guerres de religion à Romorantin

En 1366, Romorantin avait été assiégé par le Prince Noir. C'est à Romorantin que pour la première fois, semble-t-il, fut utilisée l'artillerie contre les murailles des places. Le roi Jean était à Chartres. Il se hâta de venir au secours de Romorantin ; il força les Anglais à la retraite ; mais, emporté par une ardeur imprudente, il se laissa entraîner à leur poursuite Jusqu'à Poitiers où il accepta la fameuse bataille dont les résultats furent si désastreux pour la France.

Romorantin, devenu depuis Louis XII domaine royal, fut donné en apanage viager à plusieurs personnages illustres : elle appartint à ce titre â Louise de Savoie, Marguerite, fille de François 1er ; Elisaheth d'Autriche, femme de Charles IX ; Diane de France, et Louise de Lorraine , et à Charlotte des Essarts, maîtresse de Henri IV, qui épousa ensuite le cardinal Louis de Guise.

Le célèbre chancelier de l'Hôpital habitait le château lorsqu'il s'opposa si énergiquement à l'établissement de l'inquisition on France. L'édit de 1560, qui épargna à la France tant de honte et de sang, est daté de Romorantin.

Les guerres de religion et la révocation de l'édit de Nantes avaient ruiné l'industrie de la ville, la révolution l'a sauvée. Quoique Romorantin, qui a compté jusqu'à 42 000 habitants, n'ait pas encore retrouvé l'éclat de ses beaux jours. La draperie du nord est une redoutable concurrente pour ses produits textiles. Depuis 1800 le progrès est sensible et rien n'annonce qu'il doive ralentir. En 1850 la ville de Romorantin ne comptait cependant plus qu'environ 8 000 âmes. La progression de la population s'est stoppée dans les années 1980, avec le chômage et l'exode vers les grandes villes.

Situation de la ville de Romorantin

La ville, située sur la rive droite de la Sauldre, est d'un aspect gracieux et possède de charmantes promenades. Outre Claude de France (épouse de François 1er), elle a donné le jour au théologien François de Romorantin, à l'avocat Jean de Launay des Etangs, à Claude Papon, l'antagoniste de Bossuet, et au comte de Bièvre, historien de sa ville natale.

Le 29 mai 1961, Romorantin fusionne avec la commune de Lanthenay et devient Romorantin-Lanthenay.

Depuis 1985, la ville est une mairie socialiste. Il fait bon faire une alte dans cette charmante bourgade et s'y promener en toute tranquillité. Ici on prend le temps de vivre.

Le musée de Romorantin

Cette vieille bâtisse s'appelle Le Carroir doré. Il s'agit du musée de Romorantin-Lanthenay.

Cette maison en bois formait autrefois, avec l'ancienne chancellerie et l'hôtel Saint-Pol, un ensemble connu sous le nom de Carroir (que l'on peut traduire par "carrefour") Doré à cause des dorures qui rehaussaient les plombs de la toiture de l'une des maisons.

Les tourelles d'angle de l'édifice ont disparu. Il n'en subsiste seulement les enrayures qui indiquent que l'une des deux tourelles devait être circulaire tandis que l'autre était polygonale. La maison possédait un étage qui a été supprimé pour le remplacer par un comble avec pignon. Les poteaux corniers ont conservé leurs sculptures. Ils sont ornés de bases, de bagues et de petits chapiteaux à profils de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, et surmontés de parties sculptées. On peut y voir les scènes de Saint-Michel terrassant un dragon ou encore de Saint-Jean tenant l'Agneau. Ces gravures représentent l'Annonciation.

Cette maison et très ancienne et date de la fin du XVe siècle. C'est aujourd'hui le musée archéologique de Romorantin.

Le Carroir Doré

Cette vieille maison porte le nom de Le Carroir doré. Carroir est le terme désignant un carrefour dans l'ancien français. La maison avait autrefois un étage et la toiture de cette maison était décorée de dorures qui ont valut son adjectif de « doré » à ce carrefour.

Il ne reste que cette maison qui formait auparavant un ensemble avec l'ancienne chancellerie et l'hôtel Saint-Pol. L'édifice possédait deux tourelles qui ont malheureusement disparues. L'une était ronde et la seconde carrée. L'étage a été remplacé par un grenier à pignon.

Le pont de pierre

La ville de Romorantin-Lanthenay est située au coeur de la Sologne, elle en est d'ailleurs la capitale, sur la rivière Sauldre. La Sauldre est un affluent du Cher. Nous nous trouvons dans le Loir-et-Cher.

François 1er avait commandé à Léonard de Vinci les plan d'un immense palais qui devait être à cheval sur les deux rives de la Sauldre. Mais à la mort de Léonard de Vinci le projet fut abandonné et François 1er s'installe à Chambord.

Le pont de la Sauldre

Ce pont routier date du XVe siècle. Il a été construit vers 1450. Mais le tablier est emporté par une crue le 26 novembre 1770. La Sauldre monte subitement de dix pieds par rapport à son niveau ordinaire et envahit les habitations où l'eau monte de deux pieds dans les maisons. Les moulins sont renversés et la crue déplore sept morts.

Le pont qui s'appelait alors « Pont Neuf » a été ouvert de toutes parts. On a reconnu alors qu'il avait été mal bâti dans son principe. Seuls les parapets étaient de pierres et les berges de terre et de sable. Ce fut d'ailleurs étonnant qu'il ait subsisté aussi longtemps. Les fondations paraissaient bonnes mais ce sont les finances de la ville qui ne permirent pas de reconstruire un nouveau pont. Il fut alors simplement rebâtit en bois en 1774. Mais pendant ce temps les voies de communication sont coupées et le commerce en souffre.

Il est finalement reconstruit en 1870 par l'ingénieur Dollois.

Le reflet de la maison

La ville de Romorantin possède de nombreux moulins. Ils participent depuis le Moyen-âge à la vie de la cité qui s'est spécialisé dans le commerce du textile et des draps en particulier. La draperie est une activité au Moyen-âge qui est protégée par les rois de France. Les princes de la maison d'Angoulême l'encouragent notamment en concentrant les ateliers à Romorantin. François 1er promulgue une ordonnance en avril 1515 qui interdit aux marchands d'importer en France des draps des provinces voisines. C'est la raison pour laquelle le commerce et l'industrie de la laine ont pris leur essor à Romorantin. L'économie locale repose à partir de cette période essentiellement sur la draperie.

Les moulins se trouvent le long de la rivière La Sauldre ou sur les nombreuses îles que forme cette rivière. Ils sont faits de colombages et de torchis et sont construits sur pilotis sur la Sauldre. On trouve des moulins à grains, pour faire la farine qui sera utilisée pour le pain, mais aussi des moulins à huile et à foulon. Il existait autrefois plus de 30 moulins à roue dans la ville de Romorantin.

Les roues ont disparu au début du XXe siècle et la dernière minoterie a cessé son activité vers 1970. Mais certains moulins ont gardé leur architecture d'origine à pans de bois, notamment le « Moulin de la pelure » et le « Moulin des garçonnets » qui se trouve au centre-ville.